Marc 1 :15 : « Il disait : Le temps est accompli et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous et croyez à la bonne nouvelle. »

Matthieu 4 :19 : « Il leur dit : Suivez-moi, et je vous ferai pêcheurs d’hommes. »

Environ 600 ans avant la naissance du Fils de Dieu, Ésaïe avait vu sur la montagne les beaux pieds d’un messager apportant de bonnes nouvelles de la restauration d’Israël et du monde. Enfin, les nouvelles tant attendues de la restauration d’Israël étaient arrivées. Il est indéniable que certaines nouvelles nous parviennent simplement pour transmettre une information, tandis que d’autres portent un appel sérieux et exigent une réponse immédiate de la part de l’auditeur. Comment peut-on rester indifférent après avoir entendu une si bonne nouvelle de Dieu venant visiter son peuple. L’ humble Serviteur de Dieu et du peuple allait de lieu en lieu en Galilée annonçant la disponibilité du Royaume de Dieu, ciblant principalement les brebis perdues d’Israël qui étaient marginalisées, n’ayant ni la connaissance des Scribes ni le zèle et la justice des Pharisiens. Jésus dit à ceux qui étaient prêts à L’écouter, « le temps promis par Dieu est enfin venu, » et ce qu’Il demandait à son audience curieuse, c’était de « se repentir, de croire et ensuite de Le suivre. » Par cette invitation à la repentance, ce que Jésus disait était simple : « changez vos cœurs et vos vies et croyez en cette Bonne Nouvelle. » Autrement dit, cela aurait signifié, « abandonner vos fausses conceptions du monde et entrez dans la nouvelle réalité du Royaume de Dieu que j’ai rendue pour vous disponible. » Et par cette phrase « Suis-moi » ou « Suivezmoi », Jésus exigeait un engagement total et une loyauté absolue envers sa personne (Bartholomew et Goheen, 2004).

Je crois fermement que si nous voulons comprendre l’annonce de Jésus nous invitant à entrer dans son Royaume, nous devons lire attentivement les Écritures sur la réaction des premiers disciples à son enseignement et à ses miracles (Matthieu 4:18-25 ; Marc 1:16-20 ; Luc 5:1-11). Avant cela, j’aimerai faire une remarque assez importante : Pierre et André, Jacques et Jean, n’ont pas seulement été les premiers disciples appelés à abandonner leur métier pour devenir pêcheurs d’hommes, mais ils ont aussi été désignés comme apôtres et cela supposerait qu’ils étaient devenus apostats ayant abandonné leur Maître et négligé leur appel lorsqu’ils sont retournés à leurs anciennes occupations. Je suis convaincu que l’apôtre Jean nous montre comment Simon Pierre s’est repenti, et comment Jésus a redirigé son attention vers le ministère pour lequel il a été appelé : « Il lui dit pour la troisième fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ? Pierre fut attristé de ce qu’il lui avait dit pour la troisième fois : M’aimes-tu ? Et il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit : Pais mes brebis »(Jean 21:17).

Revenant sur le sujet de leur appel initial, il existe une divergence entre Luc, Marc et Matthieu; seul Luc rapporte le miracle de la pêche miraculeuse avant que Simon-Pierre et les autres ne suivent Jésus, la chose que les autres évangélistes omettent. Lorsque Jésus a ordonné à SimonPierre de jeter le filet, il a obéi. Jean Calvin note que « un seul acte de foi, démontré en obéissant à un seul commandement du Christ, n’aurait pas fait de Pierre un chrétien ou ne lui aurait pas accordé une place parmi les fils de Dieu s’il n’avait pas été conduit de cet acte initial de soumission à une obéissance totale. Comme Pierre a obéi si facilement au commandement du Christ, même s’il ne le reconnaissait pas encore comme Fils de Dieu, nous n’avons aucune excuse pour notre conduite honteuse si, tout en L’appelant notre Seigneur, notre Roi et notre Juge (Ésaïe 33:22), nous ne faisons pas un geste pour accomplir notre devoir, malgré le fait d’avoir reçu Ses commandements à plusieurs reprises. » Pour Calvin, l’acte initial de foi et d’obéissance doit mener à une vie entière d’obéissance continue et totale à Dieu. Ce n’est pas seulement un moment de foi qui compte, mais une vie de fidélité et de soumission. En d’autre termes, la foi chrétienne et l’appartenance à la famille de Dieu ne se réalisent pas par un seul acte isolé d’obéissance ou de foi, mais par une vie entière de soumission et d’obéissance à Christ.

Luc 5:10 est également un verset remarquable. Jésus dit à Simon Pierre : « À partir de maintenant, ce sont des hommes que tu attraperas » (La Bible du Semeur). Je souligne une fois de plus que ce verset indique que Pierre et les autres n’ont pas seulement été appelés par le Christ pour être Ses disciples, mais qu’ils ont aussi été désignés comme apôtres, ou du moins choisis en vue de l’apostolat. Cette distinction devrait être soigneusement considérée, car tout le monde n’est pas appelé à quitter ses parents et ses occupations précédentes pour suivre littéralement le Christ. Certains demeureront engagés dans l’œuvre du Royaume au sein de Son Église, tandis que d’autres seront en mission dans leurs propres domaines.

Revenons maintenant sur le terme « Repentez-vous. » En grec, le mot pour la repentance est ‘métanoïa’ (μετάνοια). C’est un mot composé formé de « méta » (signifiant « après » ou « audelà ») et de « noia » (signifiant « esprit » ou « pensée »). Par conséquent, « métanoïa » exprime l’idée d’un changement d’esprit, d’un changement de pensée, ou d’une transformation de l’état d’esprit. Ce terme grec souligne la nature holistique de la repentance. Il suggère une réorientation complète de tout son être – esprit, cœur et volonté – vers Dieu et Ses voies. Selon le Dr. Dallas Willard, la repentance est un aspect fondamental de la vie chrétienne et du discipulat. La repentance va au-delà de la simple quête de pardon pour les fautes antérieures ; elle requiert l’adoption d’un nouvel art de vivre en communion avec Dieu. La repentance est un processus continu de croissance spirituelle et de transformation qui persiste tout au long de la vie du croyant. Pour être franc, Monsieur Willard a raison. Suivre Jésus et se repentir vont de pair. L’exemple de Pierre et d’autres disciples, appelés comme apôtres mais qui sont retournés à la pêche, nous met en garde clairement : si nous cessons de nous repentir et de suivre le Maître, nous sommes sûrs de trébucher