Jésus est notre Agneau Pascal

Message no: 10

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Après son entrée triomphale à Jérusalem et la purification du temple (Matthieu 21:12), Jésus consacre le reste de la semaine à des débats houleux avec les leaders juifs. Alors que la Pâque approche, Jésus, fidèle à ses traditions juives, réunit également ses disciples pour célébrer avec eux (Matthieu 26 :17- 30 ; Marc 14 :12-26 ; Luc 22 :7-23). Une fois de plus, pendant le repas, Jésus saisit cette occasion pour évoquer sa mission royale. Comme vous le savez déjà, notre Seigneur ne dit ni ne fait rien qui n’ait de portée sur le plan de Dieu pour l’humanité et le Royaume qu’Il est venu instaurer.

Que faisons-nous à Pâques? Que nous rappelle la Pâque juive et les Pâques chrétiennes ? Pour les chrétiens, c’est un moment de réflexion sur le sacrifice de Jésus, considéré comme le Fils de Dieu, qui a transcendé la mort pour rejoindre son Père quarante jours après la résurrection. Parallèlement, les juifs commémorent la Pâque en se remémorant l’exode du peuple d’Israël hors d’Égypte, un récit qui symbolise sa libération de son oppression en Egypte et son entrée dans son royaume et sa terre promise.

1.La Pâque en Égypte

La Pâque en Égypte, telle qu’elle est décrite dans Exode 12, offre une leçon profonde sur le besoin d’un sacrifice parfait pour racheter les vies humaines. Exode 12 et plus particulièrement le verset 5 de ce chapitre nous enseigne une leçon profonde sur le fait qu’il faut une autre vie pour racheter notre vie. Les idées ci-dessous tires des commentaires de Jean Calvin sur l’Exode expliquent mieux l’événement de la Pâque en Égypte et ce que cela peut signifier pour nous chrétiens aujourd’hui. Dieu dit à Moïse de dire au peuple hébreu que : Votre agneau sera sans défaut. Dans tous leurs sacrifices prescrits par la Loi, ils devaient être diligents pour éviter qu’il y ait la moindre tache ou défaut en eux ; et par là, le peuple était rappelé que l’expiation du pêche n’était pas légitime à moins qu’elle ne possède la perfection la plus extrême. Il n’est donc pas étonnant que Dieu exige maintenant que l’agneau à être immole ait un an et soit sans défaut, pour que les Israélites sachent qu’il fallait un prix plus excellent pour apaiser Dieu. Et comme une telle excellence ne pouvait guère exister chez un être humain ou une bête en général, Dieu a trouvé cela visible dans l’agneau d’un an, symbolisant la perfection et la pureté célestes de Christ.

Rappelons-nous Jean de l’Apocalypse qui pleurait quand il semblait qu’il n’y avait personne digne d’ouvrir le rouleau du jugement de Dieu (Apocalypse 5:1–3). Jean était impuissant, pensant que le péché sur terre ne prendrait jamais fin. Puis, Jésus s’avança pour prendre le rouleau de la main de Dieu (Apocalypse 5:5–7). Et les pleurs cessèrent. Nous voyons les anciens dans l’Apocalypse 4:4 chanter un nouveau cantique de louange à l’Agneau. Ils chantaient disant que l’Agneau méritait le droit de prendre le rouleau et d’en ouvrir ses sceaux parce qu’Il avait été sacrifié et que son sang avait fourni une rançon pour les gens du monde entier sur terre. Comme Jean dans l’Apocalypse, JeanBaptiste présente également Jésus à ses disciples en des termes très élogieux : « Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1:29).

Lorsque le péché est commis, il n’exige rien de moins que le jugement de Dieu. Dieu est juste et saint, et aucun péché ne reste impuni devant Lui. Si le plan de substitution n’avait pas été mis en place, nous serions tous condamnés à mourir en raison de notre péché de rébellion contre Dieu, hérité d’Adam. Ce qui nous a sauvés, c’est la substitution de l’Agneau de Dieu, offert en sacrifice à notre place. Cette image de la substitution mérite notre attention en tant que chrétiens. La substitution implique qu’un animal sans défaut soit immolé à la place du pécheur coupable. Le pécheur est restauré dans la communion de l’alliance avec Dieu, car cet animal a porté la culpabilité et a ôté ce péché. Ainsi, Jésus est cet Agneau de Dieu qui a ôté le péché du monde, comme les deux Jean l’ont remarqué dans leurs écrits.

2.L’image universelle de la substitution

Le peuple hébreu en Égypte reçut l’ordre de Moïse de garder l’agneau sacrificiel à part du reste du troupeau, du dixième jusqu’au quatorzième jour du mois. Selon le verset 7 du même chapitre, il est écrit: « On prendra de son sang, et on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons où on le mangera », par ce signe, Dieu leur enseigna clairement que le sacrifice ne profiterait qu’à ceux qui étaient tachés et marqués du sang de l’agneau ; car cette aspersion équivalait à chacun de nous portant la marque du sang de Christ dans son cœur (Comme nous l’avons déjà signalé, cet agneau était le symbole qui pointait vers Christ qui n’était pas encore parmi nous). Et, en effet, Christ, par l’effusion de son sang, n’a pas délivré tous, mais seulement les fidèles, qui se sanctifient avec lui. Par exemple, le savon disponible sur le marché est destiné à tous pour se laver ou nettoyer les vêtements. Cependant, si quelqu’un ne l’achète pas, il reste sale et ses vêtements demeurent souillés, même si le savon est disponible sur le marché pour être utilisé par tout le monde. C’est l’aspersion de sang interne, et non externe, qui tient la première place selon qu’il écrit : « …et qui sont élus selon la prescience de Dieu le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants, et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ : que la grâce et la paix vous soient multipliées (1 Pierre 1:2)! »

Lors de la consommation de la chair de l’agneau dans chaque maison, quelques éléments significatifs méritent d’être soulignés : le pain sans levain, la sauce d’herbes amères et les reins ceints, ainsi que le reste du costume des voyageurs. Indubitablement, Dieu ordonna que le pain soit sans levain en raison de leur départ soudain, car Il allait arracher son peuple d’Égypte, comme en un instant; et donc, ils firent cuire des pains sans levain à la hâte, pétris rapidement. Il était également requis que ce souvenir soit renouvelé chaque année, afin que leur postérité sache que leur délivrance leur était accordée d’en haut. Dieu voulait que les voyageurs se contentent d’herbes amères. Comme nous le savons, les voyageurs pressés, particulièrement dans un pays ennemi et étranger, se contentent de peu de choses et apprécient même les mets les plus simples. Même la sauce amère semble agréable à leur goût, comme elle ne le serait pas en période d’abondance et de confort. Mais leur hâte était encore plus clairement représentée par leur consommation précipitée de l’agneau rôti, tout en portant leurs chaussures aux pieds et en ayant leurs reins ceints, prêts à partir avec leurs bâtons à la main. Habituellement, les gens enlèvent leurs chaussures avant de se coucher pour se reposer, mais ici, la nécessité les oblige à inverser cet ordre. Ils dorment avec leurs souliers aux pieds, prêts à s’échapper immédiatement après leur repas.

3.Sortons de la nuit de l’erreur

Il est essentiel de rappeler la double signification de l’utilisation de ce sacrement pascal. D’une part, il rappelait au peuple son passé de délivrance, tandis que d’autre part, il nourrissait en eux l’espoir d’une rédemption future. Les Israélites étaient ainsi appelés à se souvenir de leur libération de l’oppression égyptienne, mais aussi à anticiper un salut bien plus grand encore mais lointain. Ce mystère spirituel a été pleinement révélé avec l’avènement de Christ. Paul, éclairant ce symbole de l’agneau pascal, nous exhorte à nous purifier en disant: « Faites donc disparaître tout vieux levain du milieu de vous, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain. Car Christ, notre agneau pascal, a été sacrifié pour nous. Célébrons donc la fête, non avec le vieux levain, ni avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité » (1 Corinthiens 5:7, 8). Paul utilise l’analogie de la Pâque juive pour exhorter les chrétiens à se débarrasser de l’ancien levain, symbolisant le péché, et à vivre dans la pureté et la vérité, comme les pains sans levain de la fête de la Pâque.

Dans son Sermon 229C pour le Saint Jour de Pâques (voir Partie III – Sermons Vol 6, p.278), Saint Augustin écrit ce qui suit sur ce même passage :

Alors que nous, pour qui le Christ a été offert comme notre Pâque (1 Corinthiens 5:7), célébrons ces jours pascaux, les Juifs, en tant qu’opposants à cette éclatante manifestation de lumière, persistent dans leurs diverses préfigurations nocturnes et continuent de rêver alors que le jour touche à sa fin. Vous constatez ainsi que les juifs prétendent également célébrer la Pâque, tandis qu’ils poursuivent obstinément les ombres de la vérité, aveuglés par la nuit de l’erreur. Chaque année, ils sacrifient l’agneau selon le rituel de l’ancienne solennité, sans reconnaître ce que cet agneau signifiait, même après que le Christ ait été mis à mort par leurs ancêtres. Ils lisent l’histoire qui leur est contée sans comprendre qu’elle préfigure quelque chose ; ainsi, ils entendent lorsque ce qui a été dit est chanté, mais ils ne remarquent pas lorsque ce qui a été prédit est accompli.

4. La Sainte Cité

Vers la fin du livre, quand il parle de la sainte cité, l’écrivain sacré ajoute, 21: 27 : « Il n’y entrera rien de souillé, ni aucun de ceux qui commettent l’abomination et le mensonge. » Ailleurs, 22:14: « Bienheureux ceux qui lavent leurs vêtements dans le sang de l’Agneau, afin d’avoir puissance sur l’arbre de vie, et d’entrer par les portes, dans la cité! Loin d’ici les chiens, les empoisonneurs, les impudiques, les homicides, les idolâtres, et quiconque aime et fait le mensonge. Moi, Jésus, j’ai envoyé mon ange pour vous rendre témoignage de ces choses. »

La « sainte cité » mentionnée vers la fin du livre de l’Apocalypse est la Nouvelle Jérusalem. Elle est décrite comme la ville céleste où Dieu habitera avec son peuple pour l’éternité. C’est un lieu de pureté et de sainteté où n’entrera rien de souillé ni personne qui commet des abominations ou des mensonges. Ceux qui y entreront sont ceux qui ont lavé leurs vêtements dans le sang de l’Agneau, symbolisant leur purification par le sacrifice de Jésus-Christ.

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Questions

1.Comment l’image de substitution, illustrée par le sacrifice de l’agneau lors de la Pâque en Égypte, est-elle importante pour les chrétiens aujourd’hui ?
2.Pourquoi est-il important que le peuple hébreu ait marqué les portes avec le sang de l’agneau, et comment cette aspersion du sang de Christ s’applique-t-elle aux chrétiens aujourd’hui ?
3.Pourquoi Paul exhorte-t-il les chrétiens à se débarrasser du vieux levain, et comment cela est-il lié à son enseignement sur le péché ?
4. Que veut dire Jean par « laver les vêtements dans le sang de l’Agneau » ?

N’oubliez jamais de répondre à la question ‘Qu’est-ce que le Royaume de Dieu?’ Le Royaume de Dieu est un ordre des choses dans lequel la volonté de Dieu est suprême. Jésus- Christ est venu rendre possible et réel le règne de Dieu dans votre coeur si vous décidez de L’accepter et Le suivre

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