Les rois entrent dans nos villes d’aujourd’hui avec grande pompe et parfois dans des voitures décapotables, précédés et suivis de convois. Même au temps de Jésus, ils auraient pu le faire en chevauchant des chevaux tous blancs. Cependant, Jésus entra à Jérusalem sur un âne. Mais ici c’est le Dieu d’Israël lui-même qui retournait à Jérusalem pour devenir Roi d’Israël et du monde entier. C’est probablement la seule fois où Jésus a ouvertement dans son ministère accepté qu’il était Roi et s’est même comporté comme tel. Avant cela, il s’enfuyait dans les montagnes chaque fois que la foule voulait de force le faire Roi (Jean 6:15-25). Mais en se rendant à Jérusalem cette fois-ci, Jésus revendique légitimement le trône de David, longtemps promis à ses descendants, auxquels Il appartient en tant qu’ Héritier légitime.
L’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem est un événement d’une telle importance que tous les quatre évangélistes ont choisi de le relater (Matthieu 21:1-11 ; Marc 11:1-11 ; Luc 19:28-40 ; Jean 12:12- 19). Le prophète Zacharie, des siècles précédents, l’aurait déjà prédit : « Réjouis-toi avec éclat, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi ; il est juste et victorieux, il est humble et monté sur un âne, le petit d’une ânesse. » Si nous revenons au temps précédant son entrée à Jérusalem, on nous dit que de Béthphagé le Seigneur envoya ses disciples au village voisin : « vous trouverez une ânesse attachée, et un ânon avec elle. Détachez-les et amenezles-moi » leur dit-Il (Matthieu 21:2-3). Il semblerait qu’ils lui aient apporté deux animaux selon certains commentateurs : un âne et un ânon. Quant à ces interprètes bibliques, ils soulignent que « l’ânesse » symbolise la nation juive, depuis longtemps assujettie et habituée au joug de la Loi. Les non-juifs, une fois de plus, sont symbolisés par l’ânon sur lequel aucun homme n’était jamais monté. Christ s’installa d’abord sur l’ânesse pour cette raison précise : il était approprié pour lui de commencer avec les Juifs; puis, il se tourna vers l’ânon, .car il était prévu qu’il exerce son autorité sur les nonjuifs par la suite. Bien que le récit de l’Évangile selon Matthieu laisse à croire que Jésus ait chevauché tous les deux animaux, d’autres évangiles indiquent que seul l’ânon a été utilisé par notre Seigneur. Les rois possèdent un pouvoir que les simples citoyens ne possèdent pas. Ils ont le contrôle sur les ressources terrestres, y compris sur les habitants qui y résident. Contrairement aux présidents, que nous élisons et pouvons révoquer, les rois ne peuvent être destitués, car ils naissent rois. « Pilate lui dit : Tu es donc roi ? Jésus répondit : Tu le dis, je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité… » (Jean 18:37).
Bien que le règne de Jésus diffère de celui des rois terrestres, il détient même le plus grand pouvoir sur l’Univers qu’il a créé. Avez-vous observé que dès l’envoi de Ses disciples, le Roi Jésus a indiqué qu’ils trouveraient aussitôt qu’ils entreraient au village un ânon avec sa mère bien attachés ; et que personne ne les empêcherait de les détacher et les emmener. Si quelqu’un osait même le faire, ils n’avaient qu’à dire simplement à ce dernier que le Maître en a besoin? Ainsi, Jésus a non seulement prouvé Sa divinité mais aussi Son autorité, car Il voit les choses invisibles à nos yeux avec une clarté parfaite. Lui qui est venu de l’éternité passée et a le contrôle sur l’éternité à venir. Voilà pourquoi Il est même capable d’incliner les cœurs de ceux qui détiennent les biens dont nous avons besoin à se soumettre sans poser de questions, telles que: « Où emmenez-vous mes animaux ? » parce que c’est de Lui, notre Dieu, que nous tenons toutes choses. Il est vrai que les disciples étaient inconnus dans ce village, et de plus, il y avait raison de craindre qu’ils soient accusés de vol. Mais ils ont obéi et sont allés en se fiant au commandement et à la promesse de Jésus. Les disciples de Jésus aujourd’hui, c’est nous. Apprenons également par l’exemple de Jésus à avancer malgré toutes sortes de difficultés, afin de rendre au Seigneur l’obéissance qu’Il exige de nous; car Il supprimera les obstacles, ouvrira un chemin, et ne permettra pas que nos efforts soient vains.
Au verset 8, nous apprenons qu’au moment où Jésus s’apprêtait à entrer à Jérusalem, il y avait « une très grande multitude ». Ce sont les gens, selon les évangélistes, qui reconnaissent le Christ comme leur Roi. Il est important d’ajouter que ce sont des hommes et des femmes ordinaires, voire obscurs, par opposition aux grands hommes de nos villes. Ce sont eux qui coupèrent des branches d’arbres ou de palmier pour décorer la route. Les femmes, elles aussi, jetèrent leurs pagnes sur la route pour que leur Roi marche dessus. Ils accomplissent toutes ces actions spontanément, comme poussés par l’Esprit Saint, pour l’honorer en tant que Roi, car ils ne savaient même pas que Jésus Christ venait. Devons-nous nous étonner d’entendre que ces jeunes hommes qui coupent les branches d’arbres pour le Roi ressemblent à ceux que nous ne considérons pas comme des fauteurs de troubles dans nos villes ? Souvenez-vous que même en ce jour-ci, alors qu’Il est assis à la droite du Père, notre Seigneur Jésus mandate depuis le trône céleste des hommes obscurs comme ceux-là, par qui sa majesté est célébrée. Je ne pense pas qu’il soit impossible que des gens comme ceux-là réalisent rapidement la valeur du Royaume de Dieu plus que la plupart d’entre nous. C’est pourquoi le Seigneur a dit: « Vraiment, je vous l’assure: les collecteurs d’impôts et les prostituées vous précéderont dans le royaume de Dieu. » (Matthieu 21:31).
Ils acclamaient leur Roi en le suivant et proclamant: « Hosanna au Fils de David » (v.9). Comment le peuple, apparemment non instruit, savait-il que Jésus venait revendiquer le trône de David? Les disciples leur auraient-ils murmuré à l’oreille ? Je ne le pense pas. Les gens récitaient une prière que David avait enseignée au peuple. Peut-être que la foule l’avait mémorisée, comme la culture juive l’aurait souhaité pour ses enfants. Cette prière est tirée du Psaume 118:25-26 et se formule ainsi: « Sauve-nous maintenant, je te prie, ô Seigneur ; ô Seigneur, je te prie, envoie maintenant la prospérité ». La prière que notre Seigneur Jésus a enseignée à ses disciples partage presque le même contenu que cette prière du peuple, car nous exprimons presque tous la même demande : «Que ton royaume vienne ».
De plus, lorsque nous prions Dieu de maintenir son Fils comme notre Roi, nous reconnaissons que ce royaume n’a pas été érigé par les mains des hommes et qu’il n’est pas soutenu par la puissance des hommes, mais demeure invincible grâce à la protection céleste. L’évangéliste Marc, quant à lui, rapporte que la foule criait : « Béni soit le royaume de notre père David, qui vient au nom du Seigneur » ; et nous savons que le Seigneur notre Dieu avait promis qu’Il serait le Libérateur d’Israël, et avait désigné comme moyen la restauration du royaume de David par Son Christ.
« Béni soit le royaume qui vient de notre père David » (Marc 11:9), la foule crie tout le long de la route. Mais la même foule était également un peu ignorante car nous les entendons faire référence au royaume du Christ comme étant le royaume de David. Nous savons que l’honneur du Médiateur, duquel on attendait la restauration de toutes choses et le salut, était attribué par Dieu, non pas à David, mais à Christ. Pourtant, ni la foule ni les disciples ne comprennent quel genre de Roi est Jésus. Ils s’attendent toujours à un Messie militaire. Mais Matthieu nous indique que Jésus se présente en tant que roi doux et humble. En d’autres termes, il n’est pas un combattant. Il cite également Zacharie 9.9. 3 Et comme nous pouvons le voir, l’animal choisi pour son entrée à Jérusalem est une humble bête de somme plutôt qu’un cheval royal adapté à la conquête militaire parce qu’il vient apporter la paix.
Jésus est Roi de l’univers…..
L’Exode 40 fait écho à la Genèse chapitres 1 et 2. Il s’agit de la consolidation des promesses faites à Abraham selon lesquelles toutes les familles de la terre seront bénies à travers sa descendance. C’est ce dont parle l’Exode: Dieu sauvant Son peuple et venant habiter au milieu de ce dernier afin qu’il puisse être Son sacerdoce royal. C’est le récit dans lequel Jésus s’inscrit. La Pâque n’était pas seulement une histoire, c’était une fête avec une liturgie, des hymnes et des actions dramatiques, centrées sur le temple, les repas et la prière pour que le royaume de Dieu arrive. Lorsque Jésus est venu à Jérusalem en cette dernière semaine de sa vie, beaucoup de choses se sont produites. Il a purifié le temple, a emmené ses disciples pour un repas. Il disait quelque chose de puissant à travers tous ces symboles combinés. Il disait que c’était le moment, c’était l’endroit, et c’était le moment de la signification réelle de la Pâque qui était en train de se déroulait. C’est un nouvel exode. C’est un nouvel exil. Le royaume de Dieu était en marche. Le centre de ce royaume ne sera plus ce temple de bois et de pierres, mais un autre type de temple. D’ailleurs Jésus depuis un temps se comportait tout au long de sa carrière publique comme s’Il était ce temple-là en personne. Si vous vouliez le pardon ou la guérison, vous n’aviez plus besoin d’aller au temple de Jérusalem. Vous n’aviez qu’ à venir à Jésus pour la guérison ou le pardon. Mais Jérusalem n’était pas assez grande et préparé a les accommoder eux tous deux – Jésus et le temple. Aux Pharisiens, Il avait déjà dit : « Si c’est par le doigt de Dieu je chasse les démons, sachez que le royaume de Dieu est venu sur vous. » Comment allait-il se manifester ? Jésus avait sa propre vision. Qu’était censé faire un Messie, après tout ? Différentes traditions disaient différentes choses. Mais au cœur de tout cela, nous obtenons les réponses que le Messie doit accomplir les Écritures, Il doit vaincre les ennemis – les Pharaons et les empereurs du monde. Il doit reconstruire ou purifier le temple afin que le Dieu d’Israël puisse y revenir en gloire. C’est l’Exode 40 et Ézéchiel 43 qui viennent encore en mémoire. Il doit établir le règne de Dieu non seulement sur Israël mais sur le monde entier. C’est une vision d’un renouvellement cosmique radical, mais les gens l’ont transformée en une simple religion. C’est l’histoire d’un monde libéré, des êtres humains libérés, mais encore une fois, nous l’avons transformée en une simple histoire de l’école du dimanche pour enfants. Jésus croyait que c’était sa vocation de libérer Israël et le monde une fois pour toutes des mains des ennemis les plus sombres – Satan et ses démons – et de mettre en place un nouveau tabernacle : le lieu de résidence d’un Dieu vivant non fait de pierres et de bois, mais cette fois-ci des pierres vivantes, avec Lui-même comme l’ultime Fils de l’Homme, le Fils de Dieu, souffrant aux mains des bêtes comme dans Daniel 7, mais ensuite exalté à la droite de Sa majesté dans les cieux. N’oubliez jamais que lorsque Jésus a voulu expliquer à ses disciples ce que signifiait sa mort imminente, Il ne leur a pas donné une théorie, il leur a donné un repas. Cela signifie que le Royaume est une nouvelle réalité qui est venue sur terre, dont nous devons nous nourrir et vivre.